Le choix d’une arme à feu dans une mission de protection rapprochée est une vaste question. En effet, un des premiers paramètres à prendre en compte est le lieu de la mission… Considérons pour simplifier que nous parlons d’une zone civile (ex : la France). Second paramètre pour le choix d’une arme à feu, quelle menace avons-nous face à nous ?… imaginons la pire, le profil terroriste auquel est confronté actuellement le pays et ceci pour de nombreuse années à venir. Enfin, imaginons une protection à mettre en œuvre de type multi-forme, c’est-à-dire protection sur site et protection des transferts. Nous parlons tous dress code confondus.
Considérant cela, viennent les paramètres afférents à l’arme à feu elle-même. Première chose, l’arme doit être fiable, sécurisée et pratique. Fiable car elle doit répondre présente si on la sollicite dans l’urgence, le coup doit partir, c’est le minimum… Sécurisée car on ne doit pas se blesser en la manipulant. Evidemment, on ne parle pas ici du paramètre humain, mais uniquement technique. Dans un premier temps, le holster qui prémunit de l’arrachement de l’arme possède un bouton de rétention. Ce dispositif doit être suffisamment éloigné de la queue de détente pour ne pas risquer l’accident à la sortie de l’arme. Sécurisée aussi car le cran de sureté doit être optimisé pour la sécurité et une utilisation rapide. Enfin, pratique pour la longueur de l’arme et son poids. La longueur de l’arme doit permettre un dégainage rapide. En effet, statistiquement les distances d’engagements sur le terrain sont de 0 à 7 mètres, il faut donc une arme courte. Cela implique une déperdition de la vitesse et de la précision du projectile, mais cela importe peu compte tenu de la distance et la cible et de l’usage de l’arme qu’on en a. Le poids de l’arme doit permettre des journées (et des nuits) de travail aussi confortable que possible en assurant un port discret. Pour cette raison également, on préfèrera des armes semi-automatiques.
Nous ne rentrons pas volontairement dans la question des munitions, car cela nécessiterait des développements trop longs. Mais pour ne parler que du calibre de l’arme à feu, quel est le meilleur ? Certains services spécialisés travaillent avec du calibre 22. Certains autres avec du 7.65mm. D’autres enfin utilisent le 9mm, le calibre le plus répandu. Certains calibres ont été étudiés pour blesser, d’autres pour tuer. Mais à choisir, nous préférons neutraliser l’ennemi si nous avons à le faire plutôt que de le blesser. Donc un calibre 9mm avec une bonne capacité de munition est l’idéal. Enfin, dans notre cahier des charges, nous utilisons plutôt un tir de couverture. Nous avons donc besoin d’une autonomie maximale en munitions.
Partant de ces quelques critères non exhaustifs, certains modèles paraissent plus intéressants que d’autres. Le GLOCK 19 est un assez bon compromis sur ces critères. Il est en safe-action (cran de sûreté sur la queue de détente) et à une capacité de 15+1 coups. Il est court. Le CZ P10C possède également un dispositif safe-action similaire. Le SIG SAUR 2022 quand à lui possède un cran de sûreté d’arrêtoir de culasse. Enfin, S&W MP40 présente aussi de bons compromis, un peu plus lourd que le GLOCK.
Pour finir, une question se pose. Compte tenu de la menace (en général arme longue calibre de guerre), est-il pertinent d’utiliser une arme courte ?…. Mais là, nous rentrons dans les stratégies de protection et de l’utilisation d’une arme. C’est un autre sujet.
– Publié par EEPR (Yannick CAYET), le 23 Novembre 2017
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