Le bodyguard d’Hollywood… mythes et réalités de la protection rapprochée

A l’instar des militaires et des policiers, bien des fois la vocation de bodyguard (Agent de Protection Rapprochée) nait au travers de mythes de films et de séries TV. Cela n’a rien de pathétique, pourvu que cela soit suivi par une formation solide et une carrière bien menée. Cependant, ne nous leurrons cependant pas : le quotidien d’un APR ne ressemble pas à ce que l’on peut en voir sur les petits et grands écrans. Alors, afin de ne pas se tromper de vocation, petit tour d’horizon des clichés et légendes sur les « bodyguards » hollywoodiens confrontés aux réalités du terrain…

Le bodyguard porte un costume et des lunettes de soleil.

Surtout si le bodyguard veut se faire repérer immédiatement par l’Hostile. Quand on sort du mythe, la majorité des APR opèrent dans des tenues plus discrètes. Ainsi, ils se fondent mieux dans le décor et ne pas attirer l’attention. Cela leur permet de gagner un temps d’avance sur la menace et intervenir plus rapidement avant qu’un acte hostile ne se déclenche. Dans certaines conditions néanmoins, on peut décider d’afficher une partie de la protection en usant d’un dress code non équivoque.

Le bodyguard est un ténébreux au passé difficile.

Cela arrive parfois, d’autant plus que notre profession recrute énormément dans le rang des ex-militaires et ex-policiers. Certains d’entre nous ont connu la guerre, le feu, et une proximité très (trop) dure avec la mort. Attention cependant, la profession d’APR n’est pas une sinécure pour un « retour au civil » facile, ni une thérapie pour ceux qui gèrent encore mal un traumatisme type PTSD (Post-Traumatic Stress Disorder). Le quotidien d’un APR exige une très grande stabilité psychologique et une hygiène de vie irréprochable. Si des cauchemars agitent sans cesse vos nuits et que seul l’alcool vous permet d’oublier certains épisodes douloureux d’une opération extérieure, il est sans doute encore trop tôt pour entamer cette carrière.

Le bodyguard est un célibataire qui ne vit que pour son travail.

Dans la réalité, et toujours dans le même souci de stabilité psychologique, nous apprécions tout autant dans notre profession les époux dévoués et les mères de famille épanouies que les « moines-soldats » et autres « no-life ». Attention quand même, le quotidien d’un APR est prenant. Les horaires sont irréguliers et la disponibilité reste cruciale pour progresser dans sa carrière. Briefez bien votre âme-sœur sur la réalité de votre métier. Entourez-vous d’une famille proche pour vous aider à prendre soin des petits.

Le bodyguard est toujours armé.

Sauf en France et dans la majorité des pays européens où les autorisations de port d’armes restent rares et administrées au cas par cas. Et quand bien même il est armé et excellent tireur, l’APR n’a pas vocation à jouer au cow-boy. Tirer est pratiquement un signe d’échec chez nous, une preuve que nous n’avons pas su anticiper la menace. Et puis, tirer dans quelles conditions ?… si nous en avions le temps, nous passons le plus clair de notre temps en zone peuplée… Dégainer est loin d’être une bonne idée. Le cœur de notre métier est de prévenir l’acte hostile plutôt que de réagir à lui.

Le bodyguard est proche, très proche de son VIP.

Souvent trop proche selon nos critères de savoir-être professionnel. Entretenir une tension amoureuse avec son VIP est une des pires déviances de notre métier. Devenir son confident n’est pas mieux non plus. Quand bien même, et puisque nous le suivons partout, nous en savons beaucoup sur la vie de notre VIP . Parfois beaucoup trop, comme en témoignent les trop nombreux livres de confessions publiés sur des célébrités et écrits par leurs bodyguards. Aussi, nous privilégions une certaine distance et beaucoup, beaucoup de discrétion. Nous écourtons les conversations trop personnelles, et évitons la copinerie. Elles sont sources de déconcentration et nous retirent cette neutralité bienveillante qui nous permet de protéger, et de bien protéger.

Le bodyguard prend une balle à la place de son VIP et meurt en héros.

Ce n’est pas un mythe, c’est arrivé, et les Agents de Protection Rapprochée (APR) qui sont allés jusqu’au sacrifice suprême font honneur à notre profession. Leur souvenir restera gravé à jamais dans nos mémoires. Suicidaires s’abstenir cependant : « mourir au combat » n’est pas la spécialité de la maison. Encore une fois, tout l’art de notre métier est d’éviter le combat. Et n’oublions jamais non plus que si nous réussissons à « prendre sur nous » la première balle, cela n’empêchera pas la seconde d’aller tout droit sur notre VIP… N’oublions pas que le meilleur moyen que notre VIP soit en sécurité, c’est que nous le soyons nous-mêmes.
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– Publié par EEPR (Yannick CAYET), le 26 Septembre 2017

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2018-10-06T10:21:54+00:00septembre 26th, 2017|Articles|0 Comments

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