Garde du corps : le plus vieux métier du monde ?
Ils envahissent les films hollywoodiens, mais ils sont avant tout partout dans les livres d’histoire. Les gardes du corps d’aujourd’hui sont les héritiers d’une très longue tradition de protection rapprochée. Impossible d’en retracer les origines. Le premier garde du corps est né avec le premier de nos ancêtres qui, riche, ou puissant, ou les deux, a eu besoin de se protéger personnellement de l’hostilité de ses rivaux. Bref, le premier garde du corps est né avec le Pouvoir et la Société. Il est probablement donc né avec l’Humanité. Voici un petit tour d’horizon des grandes heures de notre profession, non pour le plaisir d’étaler sa culture, mais parce que l’on n’est rien sans connaître ses racines… et les nôtres peuvent nous rendre fiers.
Dans la Rome antique : licteurs et garde prétorienne
La genèse connue des gardes du corps débute dans la Rome antique, quand les magistrats d’alors s’entourent d’un groupe plus ou moins grands – selon leur rang, de deux à vingt-quatre personnels – de licteurs. Ces derniers, mi- gardes du corps, mi- bourreaux, marchaient en file devant l’homme de loi, pour lui ouvrir un passage dans la foule de la Cité, tout en exécutant ses décisions (punition et exécution) dans le même temps.
Les licteurs sont une préfiguration de la future et légendaire garde prétorienne, une unité mythique de l’histoire antique. Eui tire son nom de la prétoire, c’est-à-dire le commandement de la Légion romaine. Les officiers généraux s’entouraient en effet d’une véritable armée de gardes du corps pour assurer leur sécurité, au quotidien comme en dernier ressort dans les combats. La garde prétorienne, élitiste et grassement payée, s’est notamment distinguée pour avoir permis des changements dynastiques réguliers. Impossible en effet de conquérir le pouvoir sans payer son tribut aux gardes du corps les plus proches du trône…
Au Moyen-Âge : gardes du corps, « rynda » et « ronin »
En 1192, en France, le roi Philippe Auguste ravive la tradition de la garde prétorienne en dédiant certains de ses meilleurs chevaliers à sa protection personnelle. Le terme de « garde du corps » vient de naître officiellement dans les textes de loi. Le principe reste similaire à celui de la Rome antique. On recrute les protecteurs du roi parmi les meilleurs de l’Armée. Cela signifie au Moyen-Âge qu’ils sont forcément nobles et qu’ils sont donc naturellement mieux payés. Au fil des ans, le terme de « garde du corps » va évoluer (on parlera par exemple de « Gardes de la Manche » sous Charles VII, puis d’ «Escadron des cent-gardes » sous Napoléon). Mais la fonction demeure, se développe et gagne ses lettres de noblesse.
Ailleurs dans le monde, les gardes du corps rentrent également dans la légende. En Russie, richement vêtus de caftan (robe) de fourrures, les « rynda » accompagnent le Tsar partout dans ses déplacements. Au Japon, les samouraïs sans maîtres, les fameux « ronin » que l’on voit dans tant de films asiatiques, vendent leurs compétences en combat, et notamment leurs services de protection, aux plus offrants. A l’origine, les premiers Samurai furent les guerriers qui servaient auprès de la cour impériale où il existait six rang de Samurai (origine du terme « samurai » : servir. Le terme est apparu au 12ème siècle à la fin de l’ère Heian).
Née aux frontières du militaire et du mercenariat, notre profession a mis des siècles à se structurer. Elle n’en reste pas moins l’héritière d’une histoire riche en légendes et faits d’armes…
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Crédits image : Musée archéologique et ethnologique de Grenade
– Publié par EEPR (Yannick CAYET), le 6 janvier 2016
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